Faire évoluer les tissus urbains existants pour y introduire mixité sociale et fonctionnelle / construire écologique…
L’urbanisme du siècle précédent a produit des formes urbaines, cités et zones pavillonnaires, à l’image des produits industriels qu’il fabriquait: organisation « taylorienne » de l’espace, individualisation des espaces, mono-fonctionnalité.
Les règlements d’urbanisme communaux (PLU) entérinent souvent cet état de fait et empêchent ces tissus de se transformer, de s’hybrider, de se diversifier. Ces lieux, qui disposent des voiries et des réseaux d’adduction, des transports collectifs et des équipements publics, constituent une immense réserve foncière qui pourrait accueillir une population parfois doublée, quand cela est autorisé; dans tous les cas, à population égale, les lieux devraient pouvoir accueillir des lieux de travail et d’activités, ce qui n’est pas toujours le cas.
C’est le lieu où doit commencer la lutte contre la destruction des terres agricoles environnantes, en exploitant mieux l’espace urbain déjà constitué.
1. Proposition d’une charte urbaine du territoire
CARMA propose aux communes incluses dans le périmètre du « projet de territoire » de faire évoluer leurs règlements d’urbanisme. A titre d’exemples, les mesures suivantes pourraient être envisagées :
- Alignement sur rue autorisé, voire demandé. Continuité du bâti.
- Construction en limite parcellaire (y compris fond de parcelle) autorisé, sur une hauteur limitée (respect de l’ensoleillement des voisins)
- Mixité des usages autorisée et favorisée (sauf nuisances graves): habitat, mais aussi commerces, bureaux, petites entreprises…
- Stationnement interdit sur la voie publique. Il doit être géré sur chaque parcelle (comme au Japon par exemple). En compensation, la largeur de certaines voies pourra être réduite.
Un des objectifs est de faire confiance aux habitants et de compter sur leur faculté d’entreprendre et de faire vivre l’espace commun de la ville. Il n’est pas normal que soient interdites aux habitants des créations de commerces, de structures hôtelières, d’atelier artisanaux… quand sur la même commune ces autorisations sont données à de gros investisseurs sur des terres vierges.
Tissu pavillonnaire à Gonesse, avenue des Coquelicots.
Conserver un tissu urbain bas mais le densifier progressivement en autorisant la construction d’ateliers et de commerces locaux. Le stationnement se fait sur les parcelles et non plus dans les rues.
Avant/Après. L’espace de la ville redevient aimable et les activités se développent sur place : commerces, ateliers, bureaux…
2. Renforcement d’un tissu artisanal lié aux métiers de la construction et de la rénovation. Isolation des bâtiments. Energies propres (solaire, éolien).
La transition écologique développée sur le territoire est appliquée au secteur de la construction: rénovation thermique des bâtiments existants, construction de bâtiments passifs ou à énergie positive.
Tout un tissu de petites entreprises qualifiées peut s’insérer dans le tissu urbain, fournissant du travail aux populations locales.
Isolation par l’extérieur des maisons, installation de panneaux solaires ou photovoltaïques…
3. Faire des quartiers populaires des points forts en matière d’agriculture urbaine, en y associant les bailleurs sociaux. Gérer l’espace entre les logements collectifs.
R-URBAN, partenaire du projet CARMA, propose la création d’une série d’équipements écologiques et civiques utilisant de manière réversible des terrains urbains et ruraux. La mise en place de ces équipements favorise le développement de réseaux locaux, de circuits courts écologiques, économiques, sociaux et la transmission de pratiques collaboratives et solidaires (agriculture urbaine, compostage, recyclage, etc).
Ainsi, à travers le développement de pratiques écologiques et de réseaux de solidarité, les habitants s’impliquent de façon quotidienne et active et modifient leurs modes de vie, d’habitat et de travail de façon durable pour un nouvel équilibre entre production et consommation.
R-URBAN, partenaire du projet CARMA, a d’ores et déjà réalisé plusieurs projet, comme à Genevilliers.
4. Promouvoir l’utilisation de la terre crue dans les rénovations (Projet Cycle Terre de Grand Paris Aménagement / Sevran). Ancienne tradition de briqueteries sur le territoire à redévelopper (briques de terre crue).
Le projet “Cycle Terre” à Sevran a été lauréat de la deuxième session de l’appel à projets Démonstrateurs Industriels pour la Ville Durable. Il s’agit d’utiliser pour la construction les terres excavées lors du creusement du tunnel du Grand Paris Express.
D’autres expérimentations ou projets sont en cours en région parisienne, comme à Ivry sur Seine.
Les traditions anciennes de briqueteries et tuileries sur le Pays de France laissent par ailleurs penser que ces pratiques pourraient être remises en valeur sur le territoire.
briques de terre…