Réunis mercredi soir 22 janvier 2020 à Villiers-le-Bel, des agriculteurs, des opérateurs de l’économie sociale et solidaire et des membres d’associations écologistes ont échangé devant une salle comble sur l’avenir des terres agricoles du Triangle de Gonesse et de la Plaine de France. Plusieurs responsables territoriaux ont fait part de leurs expériences novatrices et des initiatives qu’ils pourraient prendre.
Dix semaines après l’abandon du projet de méga-centre commercial EuropaCity, qui était porté par le géant de la grande distribution Auchan et l’investisseur chinois Wanda, l’avenir s’ouvre pour ces 670 hectares non urbanisés, situés entre les aéroports du Bourget et de Roissy-Charles-De-Gaulle.
Les membres de l’équipe CARMA – constituée d’ingénieurs agronomes, d’architectes, d’urbanistes, de paysagistes et d’entreprises de l’économie sociale et solidaire –souhaitaient renforcer leur dialogue avec les habitants et les acteurs du territoire afin de recueillir leurs souhaits et leurs attentes et de nourrir leurs propositions sur l’avenir possible d’un Triangle qu’ils souhaitent exemplaire sur le plan économique, social et environnemental.
D’autres réunions de ce type suivront. (La prochaine aura lieu à Bouffémont le 25 janvier à la demande de l’Association ADREC)
Des pistes se dessinent pour ces terres agricoles, parmi les plus fertiles d’Europe, et pour la Plaine de France, située à seulement 15 kilomètres au nord de Paris. Pour CARMA, ces terres qui ne peuvent pas accueillir de logements en raison de leur situation dans une zone d’exposition au bruit, auraient vocation à devenir un lieu d’accueil d’un futur pôle d’excellence tourné vers la santé alimentaire et les métiers d’avenir de l’économie circulaire en agriculture.
Plusieurs participants ont souligné que les champs du Triangle de Gonesse pourraient, dans un proche avenir, fournir la restauration collective, notamment les cantines scolaires, concernées par la loi sur l’alimentation qui prévoit que 50% des produits seront bio et labellisés d’ici à 2022. L’hypothèse d’une relance de la filière horticole régionale, en tablant sur la demande nouvelle des particuliers pour des fleurs de saison et l’importance des programmes d’introduction de la nature en ville, a également été avancée, en insistant sur la possibilité pour les collectivités d’encourager les productions locales.
Enfin, la perspective dans cette zone de l’est du Val d’Oise, touchée par des taux de chômage important et une offre d’activités trop restreinte, de créer un campus des métiers de la transition écologique et un pôle de recherche sur l’agroécologie et la santé alimentaire a été bien accueillie.
Assistant au débat, le haut fonctionnaire désigné par le gouvernement pour proposer un projet d’ensemble sur le Grand Roissy, Francis Rol-Tanguy, a déclaré que le temps des projets d’aménagement « hors-sol », des « soucoupes volantes », était révolu, et qu’il était nécessaire de « tourner la page ». Revenant sur la définition de sa mission, il a précisé qu’il ne lui revenait pas de proposer un projet d’aménagement, mais bien de proposer « des scénarios ».
Il appartient donc aux acteurs des territoires concernés, réunis hier soir, de faire, avec l’association CARMA, des propositions pour un scénario utile aux habitants et aux exigences de la lutte pour le climat
Contact : Robert Spizzichino, président de CARMA,
06 87 62 38 84