Qualité de vie

Les enquêtes récentes montrent qu’un très grand nombre d’habitants de la métropole quitteraient Paris s’ils en avaient la possibilité. Comment en sommes-nous arrivés là ? La beauté de la ville, ses attraits culturels multiples… ne suffisent plus à retenir ses habitants !

Une des raisons majeures peut être la dégradation de son environnement. Sur les cartes décrivant l’histoire du territoire autour de Gonesse ( CARMA Gonesse > Histoire du territoire ), nous avons montré l’extraordinaire expansion de la ville au 20ème siècle, non maîtrisée, aboutissant à un « chaos » urbain qui entoure le coeur historique. Sans même parler de l’esthétique des ensembles urbains réalisés, l’équilibre entre la ville et la campagne qui l’entoure, qui existait jusqu’au 18ème siècle, a été totalement rompu. La ville, dans une expansion « infinie », comble tous les vides qui l’entourent. 

Ses habitants sont asphyxiés.

Le Triangle de Gonesse, dernière langue de terres agricoles dans le périmètre de la métropole, va-t-il lui aussi succomber ?

Il est plus que temps de réagir, et de considérer que désormais la « qualité de vie » des habitants est une PRIORITÉ de la politique publique. La protection absolue des terres agricoles du Triangle de Gonesse doit devenir le geste qui signifie que nous tournons enfin le dos à cinquante années de laisser-aller dans la politique du développement de la métropole, et des équilibres indispensables pour tout habitant entre nature, habitation et travail.

1. Rapprocher le travail de l’habitat

Rapprocher le travail et l’habitat, c’est améliorer la qualité de vie des habitants, diminuer le stress et la fatigue liés à des transports longs et souvent inconfortables, leur redonner du temps de « vie », qu’ils pourront consacrer à leur famille, leurs loisirs,  la culture ou la vie associative…

L’éloignement de l’habitat et du travail est une « double peine » ! En plus de la fatigue générée, elle n’offre aux habitants, à leur retour tardif du travail, aucun service (parfois ce sont même des services publics comme la Poste qui disparaissent). Les activités commerciales, éducatives, culturelles, artistiques… ne peuvent se développer sur un territoire vidé de ses habitants aux heures « ouvrables ». Les habitants deviennent totalement dépendants d’offres extérieures, payantes (ne serait-ce que par le coût du transport pour y parvenir), quand ils auraient pu développer ces activités localement, à moindre coût, s’ils en avaient le temps.

2. Faciliter la mobilité sur le territoire

Parc de stationnement pour vélos en Allemagne / sol pavé = aménité des espaces urbains publics

Le territoire dont s’occupe CARMA est « transversal », situé aux franges de l’agglomération. Les liaisons radiales vers le centre de Paris sont prépondérantes. Comme nous l’avons dit les lignes du Grand Paris Express (GPE) n’auront qu’une utilité très réduite pour les habitants de ce territoire.

Il convient surtout d’améliorer les liaisons locales, transversales (Est-Ouest) qui irrigueront le territoire et faciliteront la vie des habitants. Il peut s’agir de transports collectifs, ou de liaisons favorisant les mobilités douces.

Exemple de piste cyclable en Allemagne /  favoriser les déplacements vélos et créer peu à peu un maillage de pistes dédiées qui permettrait d’augmenter les déplacements locaux (15 à 30 minutes) non motorisés.

Exemple de transport collectif transversal qu’il serait possible de renforcer. Le “Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) qui relie le Parc des Expositions de Villepinte à la gare de Villiers le Bel-Gonesse-Arnouville pourrait être prolongé dans les deux sens, en interconnexion avec les radiales vers Paris.

L’autoroute A1 est un cas particulier qui provoque une profonde césure du territoire, aussi bien pour les habitants que pour le passage de la biodiversité. Des enjambements mériteraient d’être étudiés.

« Cerviduct » aux Pays-Bas, enjambant une autoroute, permettant le passage de la faune.

3. Embellir l’environnement

  1. Adoucir la coupure territoriale créée par l’autoroute A1 en créant un espace de transition planté.
  2. Retraiter en priorité tous les espaces vacants en ville: friches urbaines, espaces vides non utilisés, pelouses et parkings dans les ensembles de logements collectifs. Ces espaces seront confiés à des associations d’habitants qui pourront les exploiter et les planter.

RURBAN / retraiter tous les espaces vacants non traités en ville, par et pour les habitants.

4. Implanter les services publics de manière équitable et accessible

Sur la page « Emploi » nous avons évoqué la difficulté de maintenir dans les coeurs de ville des activités commerciales et sociales, quand le plus grand nombre des habitants est contraint de travailler loin, et n’est donc pas présent dans la commune aux heures « ouvrables ». Certains services publics comme les bureaux de Poste disparaissent ou n’ouvrent que quelques heures; parfois aussi certains services (Pôle Emploi, …) quittent les coeurs de ville et s’installent dans les zones d’activités périphériques, coupant les liens sociaux et rendant les habitants dépendants de la possession d’une voiture…

Les « coeurs de ville » ne doivent donc pas seulement être revitalisés pour leur commerce de proximité, mais aussi pour tous les services qui animent la vie sociale et culturelle.

 

Agence de Pôle Emploi exilée loin du centre-ville, dans une zone d’activités périphérique, accessible en voiture seulement…

Replacer la vie sociale au coeur des bourgs

5. Améliorer l’éducation dès le plus jeune âge

  • Sensibilisation dès l’école primaire aux métiers liés à la nature. Biologie végétale et animale. Découverte des plantes, des insectes, etc. Jardins éducatifs.
  • Enseignement agricole. Enseignement culinaire. Métiers de bouche
  • Adaptation d’établissements professionnels existants aux nouveaux métiers

Jardin de l’EPSM de Lille / la sensibilisation des enfants à la nature