Une association propose de convertir le Triangle de Gonesse à l’agro-écologie.
L’association Carma vient de rendre publiques ses propositions pour le territoire du triangle de Gonesse et du Pays de France.
Basées notamment sur la transition écologique, ces idées entendent nourrir le rapport attendu de l’urbaniste Francis Rol-Tanguy.
Par Alain Piffaretti
Publié le 5 juin 2020
Après l’abandon du projet de vaste centre commercial et de loisirs Europacity par le gouvernement, le triangle de Gonesse et le Pays de France se cherchent un nouvel avenir au Nord de Paris. L’urbaniste et haut-fonctionnaire Francis Rol-Tanguy a été chargé par l’Etat d’une mission sur le dossier. Ce dernier devrait rendre son rapport dans les prochaines semaines. L’association Carma (Coopération pour une Ambition Agricole, Rurale et Métropolitaine d’Avenir) lui a remis deux documents avec des pistes concrètes pour la mise en valeur des 680 hectares de terres agricoles situés entre Le Bourget et Roissy.
L’ensemble « représente un ambitieux projet de transition écologique pour l’ensemble du pays de France », souligne Robert Spizzichino, le président de Carma qui a lutté ardemment contre Europacity. Alors que la crise sanitaire provoquée par le coronavirus a mis en lumière la grande vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement en Ile-de-France, et que l’érosion de la biodiversité fragilise la production alimentaire, les projets élaborés par l’association Carma entendent apporter des éléments de réponses à l’urgence de relocaliser des pans stratégiques de l’économie.
Fermes-pilotes et centres d’appui
Constituée d’ingénieurs agronomes, d’urbanistes, d’architectes, de paysagistes, d’agriculteurs et d’acteurs associatifs, l’association Carma propose que le territoire devienne un pôle d’excellence de filières non délocalisables autour de l’agriculture, de l’alimentation et de la santé.
Concrètement, quelque 300 hectares pourraient être préservés de l’urbanisation et exploités par les agriculteurs, déjà en place et volontaires, dans des fermes-pilotes. « Parmi les débouchés figure l’approvisionnement de la restauration collective en produits bio et labellisés, anticipant ainsi l’objectif de 50 % prévu à horizon 2022 par la loi sur l’alimentation », poursuit Robert Spizzichino.
L’association envisage par ailleurs la création d’un second dispositif, une infrastructure dédiée aux nouveaux métiers de la transition agro-alimentaire et écologiste. Un Campus des métiers de la transition écologique, un Forum du Bien Vivre, un Centre d’appui à l’entrepreneuriat et un Pôle de ressources sur l’agroécologie et la santé alimentaire feraient notamment partie des propositions phares de Carma.
Alain Piffaretti